En 2025, les tensions commerciales entre les États-Unis et la Thaïlande prennent une tournure critique.
Sous l’impulsion de la politique tarifaire agressive du président Trump, Washington menace d’imposer un tarif douanier de 36 % sur l’ensemble des produits thaïlandais exportés vers les États-Unis. Une mesure lourde de conséquences, prévue pour entrer en vigueur dès le 1er août 2025, à moins qu’un accord ne soit trouvé d’ici là.
Derrière ces chiffres, c’est tout l’équilibre des relations commerciales entre deux puissants partenaires économiques qui vacille. Voici ce qu’il faut savoir pour comprendre les enjeux, les impacts et les scénarios possibles.
Un excédent commercial qui dérange Washington
La Thaïlande exporte chaque année plus de 50 milliards de dollars de biens vers les États-Unis, soit près de 18 % de ses exportations totales. En retour, elle n’importe que l’équivalent de 17 milliards de dollars.
Résultat : un excédent commercial thaïlandais de plus de 33 milliards, jugé excessif par Washington.
La principale critique américaine porte sur les droits de douane appliqués par la Thaïlande, jugés trop élevés, notamment dans les secteurs agricoles, automobiles et des spiritueux. Par exemple :
- Produits laitiers : jusqu’à 30 %
- Bœuf : environ 51 %
- Spiritueux importés : jusqu’à 400 %
En comparaison, les États-Unis appliquent en moyenne moins de 3 % de droits sur les biens thaïlandais. Ce déséquilibre est au cœur de la politique dite de « tarifs réciproques » relancée par l’administration Trump.
Une réponse musclée : 36 % de taxes sur toutes les importations thaïlandaises
Face au refus de Bangkok de réduire tous ses droits, la réponse américaine est sans détour : un tarif uniforme de 36 % sur toutes les exportations thaïlandaises, applicable dès le 1er août 2025, à moins qu’un compromis ne soit signé d’ici là.
Un niveau de taxation qui mettrait en péril plusieurs secteurs clés :
- 📱Électronique et informatique : disques durs, circuits imprimés, smartphones…
- 👗Textile et habillement : près de 38 % de ces exportations partent aux USA
- 💍 Bijoux et pierres précieuses : 700 000 emplois menacés
- 🥾Chaussures et maroquinerie
- ⚙️ Pièces détachées, équipements industriels
L’effet domino serait immédiat : les entreprises américaines réduiraient leurs commandes, les usines thaïlandaises tourneraient au ralenti, les emplois seraient en danger.
La stratégie de la Thaïlande : négocier sans se sacrifier
✅ Réductions ciblées, mais pas totales
Le gouvernement thaïlandais a proposé de réduire à zéro les droits sur plusieurs milliers de produits américains, sans pour autant céder sur les secteurs agricoles sensibles.
En clair : oui à la baisse des taxes sur les machines, le gaz ou l’aviation et non à l’ouverture des vannes pour le bœuf ou le maïs américains.
💼 Contreparties commerciales
Parmi les concessions mises sur la table :
- Achat massif de gaz naturel liquéfié (GNL) américain
- Importation de maïs américain
- Achat d’aéronefs et d’équipements militaires
💰 Filet de sécurité local
Un fonds de 200 milliards de bahts a été annoncé pour soutenir les entreprises et les producteurs locaux en cas de crise. L’objectif : éviter une vague de faillites ou de licenciements.
Quels risques pour l’économie thaïlandaise ?
Selon les économistes locaux, si la taxe de 36 % est appliquée :
- 📉 Le PIB pourrait plonger à 0,4 % en 2026
- 👷 Des milliers d’emplois seraient supprimés, notamment dans le textile et l’électronique
- 🚢 Les exportations vers les USA pourraient chuter de 30 à 50 %
- 💸 Les investisseurs étrangers pourraient fuir vers le Vietnam, l’Indonésie ou le Cambodge
À court terme, un repli commercial est inévitable. À long terme, la Thaïlande devra diversifier ses marchés vers l’Europe, le Moyen-Orient ou l’Afrique.
Calendrier des négociations et échéances
| Date | Événement clé |
|---|---|
| Avril 2025 | Annonce de la politique de tarifs réciproques |
| 9 avril | Suspension temporaire des droits pour négociations |
| 7 juillet | Ultimatum : 36 % si pas d’accord avant le 1er août |
| 17 juillet | Soumission d’une nouvelle proposition thaïlandaise |
| 25 juillet | Offre finale déposée, optimisme prudent côté Bangkok |
| 1er août (prévu) | Mise en œuvre automatique du tarif de 36 % |
Quels scénarios pour la suite ?
- ✅ Accord trouvé : la Thaïlande obtient un taux réduit (20–25 %) avec des engagements fermes. L’impact est contenu.
- ❌ Pas d’accord : le tarif de 36 % s’applique. Effondrement de certaines filières à moyen terme.
- ⏳ Nouveau report : Washington peut repousser l’application. L’incertitude reste totale.
Ce qu’il faut retenir
- Les États-Unis accusent la Thaïlande de déséquilibre commercial aggravé par des tarifs trop élevés.
- En réponse, un tarif punitif de 36 % est prévu sur toutes les importations thaïlandaises à partir du 1er août 2025.
- Bangkok refuse une ouverture totale, notamment sur l’agriculture, mais multiplie les concessions partielles.
- Plusieurs secteurs clés sont en danger, et des centaines de milliers d’emplois sont menacés.
- Un accord reste possible, mais le temps presse.
Si vous travaillez dans l’import-export, le textile, l’électronique ou les services logistiques, cette crise vous concerne directement. Préparez vos plans B, anticipez vos commandes, et gardez un œil sur le calendrier politique et économique.
L’issue de cette bataille commerciale pourrait redéfinir les échanges entre la Thaïlande et les États-Unis pour la prochaine décennie.
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