Une délégation du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie conduite par son président, Louis Mapou, et composée des membres Yannick Slamet, Gilbert Tyuienon, Christopher Gygès et Thierry Santa, s’est rendue à Paris du 15 au 23 novembre. Objectifs : définir avec le gouvernement national, les urgences budgétaires et financières liées à la situation actuelle du pays et présenter les perspectives de mise en œuvre du plan de sauvegarde, de refondation et de reconstruction (PS2R).
La délégation du gouvernement calédonien qui s’est déplacée à Paris mi-novembre a fait le point sur les temps forts de sa mission et notamment les garanties obtenues pour la Nouvelle-Calédonie.
« Nous avions à cœur de nous assurer que le gouvernement national avait une bonne compréhension du PS2R et surtout nous tenions à discuter avec ses représentants des modalités d’accompagnement de ce plan, tant au niveau technique que financier », a expliqué Louis Mapou en introduction.
Des rencontres cruciales
La délégation menée par le président Louis Mapou a assuré de nombreuses rencontres et séances de travail lors de ce déplacement. Elle s’est notamment entretenue avec :
- Le Président de la République Emmanuel Macron
- Le Premier ministre Michel Barnier
- Le ministre des Outre-mer François-Noël Buffet
- Le ministre du Budget Laurent Saint-Martin
- Le ministre de l’Économie et des finances Antoine Armand
- Le président du Sénat Gérard Larcher
- La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet
- Le préfigurateur délégué à la mission Nouvelle-Calédonie Emmanuel Moulin et l’ensemble des conseillers chargés du dossier calédonien auprès du premier ministre
- Les membres de la mission « Reconstruction de la Nouvelle-Calédonie »
- Les membres du comité interministériel de reconstruction industrielle (CIRI)
- Le directeur général de la Caisse des dépôts Éric Lombard
- La commission de régulation de l’énergie (CRE)
- L’Agence française de développement (AFD)
Un soutien réitéré à la Nouvelle-Calédonie
Les situations financière et budgétaire de la Nouvelle-Calédonie au lendemain de la crise ont été au centre des échanges tout au long de la mission.
Ces entretiens ont également permis de faire le bilan des aides accordées au territoire au cours des derniers mois (1,4 milliard d’euros pour venir en soutien aux collectivités). Emmanuel Macron et François-Noël Buffet ont d’ailleurs confirmé que l’État sera encore aux côtés de la Nouvelle-Calédonie avec un niveau d’aides ajusté aux besoins des institutions et de certains opérateurs en situation critique comme le RUAMM , la Caisse locale de retraite (CLR), ou encore Enercal.
Le Premier ministre Michel Barnier a, quant à lui, assuré de la disponibilité de l’État pour accompagner le pays financièrement, mais aussi pour apporter le soutien technique, les ressources humaines et l’ingénierie nécessaires aux efforts de reconstruction qui seront engagés par les collectivités calédoniennes.
« Il a également indiqué que nous pourrions bénéficier d’aides supplémentaires qui pourraient être fléchées à partir des ministères sur des secteurs particuliers », a ajouté le président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie au sujet des annonces du Premier ministre Barnier.
Un engagement confirmé par l’annonce du rehaussement du niveau de soutien apporté par l’État à la Nouvelle-Calédonie, avec un niveau de garantie passant de 770 millions à un milliard d’euros (soit 120 milliards de francs), afin de donner de la perspective au territoire pour les prochaines années. Cette garantie d’emprunt a été inscrite au Projet de loi de finances 2025 et doit encore être présentée aux instances nationales.
« Le Premier ministre nous a confirmé le versement de la dernière tranche de 27 milliards de francs pour cette fin d’année. Il a également annoncé inscrire une garantie d’emprunt de l’État au projet de loi de finances 2025 pour 120 milliards de francs, ainsi qu’une subvention aux investissements de l’ordre de 9 milliards de francs. Cette aide nous permettra d’assurer une assiette de répartition en 2025 », a indiqué le président Louis Mapou.
Le PS2R largement salué
Ces rencontres ont également été l’occasion pour les membres de réaffirmer la volonté du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie de sortir de la crise et de présenter les enjeux et objectifs du PS2R, à savoir la mise en œuvre d’un contrat économique et social qui doit remettre la Nouvelle Calédonie sur le chemin de la croissance, tout en lui apportant des perspectives de développement au profit des Calédoniens et du vivre ensemble. Les modalités de mise en œuvre ont été discutées avec les différents interlocuteurs.
La démarche d’élaboration concertée et la mise en œuvre du PS2R ont été largement saluées par le Président, le Premier ministre et le ministre des Outre-mer.
La reconstruction comme objectif commun
La délégation du gouvernement avait par ailleurs pour objectif d’échanger concrètement sur les perspectives liées à la reconstruction de la Nouvelle-Calédonie. Un travail que le président Louis Mapou veut engager de façon concertée entre les deux gouvernements (central et calédonien).
L’accompagnement de la Nouvelle-Calédonie à court terme (fin d’année 2024), mais également pour les trois prochaines années au travers des grands axes du PS2R, étaient au centre des discussions.
Ces sujets d’importances ont été approfondis lors de la rencontre avec la délégation interministérielle dédiée à la Nouvelle-Calédonie, conduite par le délégué Emmanuel Moulin, afin de notamment recueillir et compléter les éléments de diagnostic nécessaires aux travaux à entamer. La délégation s’est entretenue avec le gouvernement collégial à l’issue de sa séance hebdomaire ce 27 novembre.
« Nous avons commencé à travailler avec Emmanuel Moulin et sa délégation sur les modalités de la convention pluriannuelle qui doit être établie sur la base du Plan de sauvegarde, de reconstruction et de refondation », a précisé Louis Mapou.
Emmanuel Moulin est accompagné de Chloé Jambon, conseillère chargée des affaires institutionnelles et juridiques au cabinet du Premier ministre, de Frédéric Joram, conseiller Outre-mer auprès du Premier ministre, de Grégory Belhoste, inspecteur des finances et de Nicolas Gelli, conseiller chargé de la fiscalité au cabinet du ministre de l’Économie et des finances.